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À propos de Santé Bruyère

Notre histoire débute avec une dame remarquable

Élisabeth Bruyère (1818 - 1876)

Une photo en noir et blanc de Élisabeth BruyèreNée le 19 mars 1818, Élisabeth Bruyère fut une femme chaleureuse de grande compassion. Cette chrétienne profondément dévouée fut attentive aux besoins de son époque, et elle chercha à contribuer à l'amélioration de Bytown (maintenant connu sous le nom d'Ottawa) sur les plans social, moral et spirituel. Sa vie témoigna de son amour pour Dieu et pour les personnes défavorisées.

 

Son père mourût mort lorsqu'elle n'avait que six ans. Elle passa son enfance à Montréal où sa mère travaillait comme bonne pour subvenir aux besoins de sa famille. Élisabeth s'occupa de ses deux frères tout en fréquentant une école dirigée par les Sœurs de la Congrégation Notre-Dame. À partir de l'âge de 12 ans, Élisabeth vécut à St-Esprit, Québec, où Émilie, la cousine de sa mère, devint sa mère de remplacement, son enseignante et sa mentore. Émilie prépara également la petite Élisabeth à sa carrière d'enseignante.

 

Élisabeth sentit naître en elle la vocation d'être au service des personnes défavorisées. Elle joignit la Congrégation des sœurs grises de Montréal, tout comme l'avait faite Sainte-Marguerite d'Youville. En 1841, Élisabeth prononça ses vœux de religion.

 

Ses supérieures admirèrent ses qualités remarquables et la nommèrent supérieure fondatrice de Bytown. Le 19 février 1845, elle quitta Montréal avec trois autres sœurs professes, une postulante (une candidate qui demande l'admission à un ordre religieux) et une aspirante (une personne qui a fait son noviciat et qui aspire à devenir sœur). Le 20 février, mère Bruyère et ses compagnes arrivèrent à Bytown. C'est à ce moment que sa mission d'amour, de service et de compassion prit naissance –une mission encore vivante aujourd'hui à Bruyère.


Élisabeth arrive à Bytown 

À cette époque, des immigrants anglais, irlandais et écossais se rendirent dans la région afin d'obtenir du travail pendant la construction du Canal Rideau. Avec les Canadiens français, ils formèrent la population de Bytown.

 

 

La douleur ne cessa de résonner dans le cœur aimant d'Élisabeth pendant qu'elle offrit de l'aide à tous. Les résidents de Bytown avaient besoin de tous les services offerts par mère Bruyère et par les sœurs. Elle réalisa des exploits qui dépassèrent grandement ses maigres ressources.

 

Seulement trois mois après leur arrivée, les sœurs avaient fondé une école, un hôpital général, un foyer pour personnes âgées, un orphelinat et une résidence pour enfants abandonnés. L'hôpital, qui a ouvert ses portes le 10 mai 1845, était considéré comme un petit Hôtel-Dieu. Il deviendra plus tard l'Hôpital général d'Ottawa, ensuite l'Santé Bruyère Hôpital Élisabeth-Bruyère du Service de santé SCO pour aujourd'hui être connu sous le nom de Bruyère. L'aide de mère Bruyère et de son groupe s'étendit au-delà de leurs établissements, puisqu'elles fournissaient également de l'aide à domicile aux personnes défavorisées.

 

En 1847, des immigrants irlandais arrivèrent à Bytown, quittant de fait leur pays aux prises avec la famine et la peste. Seulement deux ans après l'ouverture de l'hôpital, une grave épidémie de typhus frappa Bytown. La compassion, cette qualité du cœur, se transforma donc en action. Personne ne voulut de lazaret dans son quartier (un lazaret est un établissement où est pratiqué l'isolement de sujets atteints d'affections contagieuses). La terre achetée par mère Bruyère pour la construction de la maison mère et d'un hôpital plus vaste devint l'emplacement idéal pour la construction du lazaret où neuf victimes de l'épidémie les plus grièvement malades pourraient obtenir des soins en toute sécurité. Les patients furent accueillis à partir du 11 juin 1847.

 

Mère Bruyère se réjouit dans ce travail de miséricorde, même si elle craignit la contagion. Environ 578 patients furent traités par les sœurs de juin 1847 au mois de mai 1848 au moment où l'Hôpital des immigrants ferma ses portes. Parmi les 22 sœurs, 17 contractèrent le typhus en donnant des soins aux immigrants irlandais, mais chacune y survécut. La population de Bytown manifesta de la sympathie pour les immigrants et elle fut remplie d'admiration pour les sœurs.

 

La compassion de mère Bruyère à l'égard de la souffrance et de l'impuissance des immigrants irlandais avait inspiré les sœurs à ouvrir leurs cœurs et à se mettre à l'œuvre. Le don de soi, ainsi que la bienveillance et la compassion pour les personnes malades et démunies, voilà l'idéal fixé par mère Bruyère à l'arrivée des sœurs à Bytown en 1845, et l'idéal atteint lors de l'épidémie de typhus.

 


La vie de service et de bienfaisance de mère Bruyère tire à sa fin

En 1850, la maison mère fut construite afin d'accueillir sous un seul toit des orphelins, des personnes âgées et des malades. Mère Bruyère répondit également aux besoins des personnes pauvres d'autres régions du Canada ainsi qu'aux États-Unis, c'est-à-dire, là où furent requis des écoles, des orphelinats, des hôpitaux et des foyers pour personnes âgées.

  

La force, l'audace et l'engagement apostolique, voilà les qualités de mère Bruyère, des qualités qui furent fortement ancrées dans sa foi. Son engagement envers les personnes démunies, malades et indigentes a été inspiré par le lien spirituel qui l'unissait à Sainte-Marguerite d'Youville. La compassion de mère Bruyère s'étendit à toutes les formes de pauvreté et de misère grâce à divers projets de pastoral entrepris à Bytown et ailleurs.

 

Pendant 31 ans, elle et ses sœurs offrirent un service empreint d'amour à toutes les personnes qui cognèrent à leur porte. De l'aide n'a jamais été refusée à quiconque. Vers la fin de sa vie, mère Bruyère prononça les paroles suivantes : « Toute mon œuvre a été bénie par Dieu parce que tous mes gestes ont été accomplis conformément à Sa Volonté AB. » (le 24 décembre 1875).

 

Mère Bruyère est décédée le 5 avril 1876 à l'âge de 58 ans. Sa mission d'amour, de service et de compassion a été transmise aux Sœurs de la Congrégation. Aujourd'hui, la mission de mère Bruyère est perpétuée par les personnes œuvrant à Bruyère.