STOPPER LA MALADIE D’ALZHEIMER DANS SON ÉLAN
Le Dr Andrew Frank aspire à un avenir sans maladie d’Alzheimer
Selon l’Organisation mondiale de la santé, plus de 55 millions de personnes sont actuellement atteintes de démence dans le monde, et près de 10 millions de nouveaux cas sont diagnostiqués chaque année.
D’ici 2030, plus d’un million de Canadiens souffriront de démence. La majorité de ces cas seront causés par la maladie d’Alzheimer, une maladie neurodégénérative qui n’a actuellement aucun traitement.
Le Dr Andrew Frank, chercheur à l’Institut de recherche Santé Bruyère et neurologue cognitif au sein du Programme de la mémoire Santé Bruyère, souhaite que les traitements de pointe deviennent une réalité pour les patients.
La démence et la maladie d’Alzheimer touchent principalement les personnes âgées et, avec le vieillissement de la population, de plus en plus de gens connaîtront des pertes de mémoire, des troubles cognitifs et une perte d’autonomie causés par ces maladies.
« Le cerveau est au cœur de l’expérience humaine, et sa dégénérescence peut être dévastatrice, tant pour la personne atteinte que pour sa famille », explique le Dr Frank, qui a pu constater par lui-même à quel point un diagnostic de démence peut être difficile à recevoir. « La possibilité de sauver le cerveau est ce qui m’a poussé à travailler en neurologie et à tester avec passion de nouveaux médicaments pour la maladie d’Alzheimer depuis 16 ans, ici même à Santé Bruyère. »
Une chance de traiter la maladie d’Alzheimer de notre vivant
La maladie d’Alzheimer est l’accumulation de protéines toxiques, l’amyloïde et la protéine tau, dans le cerveau. Depuis des décennies, les chercheurs mettent au point et testent des traitements capables de débarrasser le cerveau de l’amyloïde.
Deux essais cliniques portant sur deux nouveaux traitements médicamenteux donnent enfin des résultats positifs.
Le Dr Frank fait partie de l’équipe de recherche qui a testé l’un de ces traitements, le donenémab, à Santé Bruyère dans le cadre de l’essai clinique randomisé contrôlé TRAILBLAZER-ALZ 2.
« Pour la première fois, nous constatons qu’il est possible de ralentir le déclin cognitif et fonctionnel causé par la maladie d’Alzheimer, explique-t-il. La recherche montre que ces traitements sont plus bénéfiques aux stades les plus précoces de la maladie d’Alzheimer; nous devons donc savoir le plus tôt possible si une personne est à risque. »
Comment détecter la maladie d’Alzheimer plus tôt?
La maladie d’Alzheimer apparaît des années avant les premiers symptômes, et ces derniers sont souvent assez légers pour ne pas perturber la vie quotidienne. Cela rend la détection difficile.
C’est une autre pièce essentielle du casse-tête pour le Dr Frank, qui étudie activement les défis potentiels pour le système de soins de santé canadien si des traitements à grande échelle deviennent disponibles.
Il étudie les progrès récents en matière de biomarqueurs, comme les tests sanguins spécialisés, qui pourraient être essentiels à la détection précoce de la maladie d’Alzheimer. Contrairement aux examens par TEP et aux ponctions lombaires qui sont actuellement utilisés pour le diagnostic, les tests sanguins sont rentables et peuvent être largement mis à disposition pour un usage clinique.
« Associés à un dépistage et à un diagnostic précoces, de nouveaux traitements pourraient permettre d’éviter que la destruction engendrée par la démence n’affecte les personnes au cours de leur vie, déclare le Dr Frank. Cela leur permettrait de passer plus de temps avec leurs proches et leur donnerait plus de temps pour construire des souvenirs heureux, qui sont probablement ce que nous avons de plus précieux. »