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Institut de recherche Santé Bruyère

EXPLOITER LES MÉGADONNÉES POUR DES SOINS PERSONNALISÉS

Amy Hsu, Ph. D., veut vous aider à avoir une conversation sur les soins

Amy HsuNous repensons souvent à toutes les décisions que nous avons prises, en nous demandant si nous aurions pu faire les choses différemment. L’analyse a posteriori est de 20/20.

Lorsqu’il s’agit de planifier les soins pour un proche, nous voulons prendre les meilleures décisions possibles. Et si nous pouvions en apprendre davantage sur la trajectoire de santé d’un proche et planifier des soins de meilleure qualité empreints de plus de compassion?

Amy Hsu, Ph. D., chercheuse à l’Institut de recherche Santé Bruyère et titulaire de la chaire de recherche sur la démence en soins de santé primaires, envisage un avenir où nous pourrons soutenir la planification et la prestation de soins personnalisés de haute qualité.

Pour relever le défi, Mme Hsu et l’équipe de Project Big Life ont mis au point plusieurs algorithmes de prédiction en ligne pour aider la population canadienne à comprendre quels sont les risques de contracter diverses maladies et répondre aux besoins en matière de soins de santé.

« En Ontario, nous avons la chance d’avoir accès à des données sur la santé de premier ordre, déclare la chercheuse. Ces données transforment notre capacité à personnaliser les soins et à aider les patients et les cliniciens à prévoir les besoins en matière de soins et à mieux se préparer pour l’avenir. »

Personnaliser les soins à toutes les étapes de la vie

Les recherches menées chez Santé Bruyère ont permis de démontrer qu’au Canada, les soins prodigués aux personnes en fin de vie sont souvent insuffisants et trop tardifs.


Le calculateur RESPECT [en anglais seulement] offre une solution. Il calcule l’espérance de vie d’une personne sur la base d’informations sur son état de santé et sa capacité actuelle à prendre soin d’elle-même.


Il a été utilisé plus de 400 000 fois dans le monde entier et mis en œuvre dans les soins à domicile et les soins de longue durée dans plusieurs provinces canadiennes. Mme Hsu insiste sur le fait que le calculateur RESPECT ne consiste pas seulement à obtenir un nombre d’années ou de mois.


Elle y voit plutôt l’occasion de déterminer de manière précoce les besoins en soins palliatifs et de favoriser des discussions personnalisées sur les objectifs et les préférences des aînés en matière de soins, à mesure que leur état de santé se dégrade et qu’elles approchent de la fin de leur vie.


« L’espérance de vie étant l’un de ses principaux paramètres, le calculateur RESPECT nous donne l’occasion de profiter pleinement du temps dont nous disposons, dit-elle. Il ne s’agit pas d’établir un diagnostic ou de remplacer les prestataires de soins de santé, mais de servir de point de départ à des conversations fructueuses. »


Le pouvoir des mégadonnées dans les soins de santé

un médecin montre à un patient âgé un écran de tabletteL’outil RESPECT n’est pas le seul de cette série de nouveaux dispositifs de calcul. Le calculateur de démence [en anglais seulement] prédit le risque pour les aînés de recevoir un diagnostic de démence au cours des cinq prochaines années.


Mme Hsu explique qu’il offre aux aînés la possibilité de mieux comprendre la santé de leur cerveau et de réfléchir aux changements qu’elles peuvent apporter dans leurs habitudes de vie pour réduire le risque de développer une démence.


Elle voit comment les vastes quantités de données qui transitent par le système de soins de santé peuvent alimenter des conversations productives et susceptibles de changer la vie. Mme Hsu reconnaît qu’avec l’évolution de l’intelligence artificielle (IA), celle-ci peut jouer un rôle crucial dans la mise à jour et l’amélioration des algorithmes, à mesure que de nouvelles données sont disponibles.


« L’étendue et la profondeur des données auxquelles nous avons accès ne cessent d’augmenter, tout comme notre capacité à construire de meilleurs modèles de prédiction pour améliorer les soins aux patients, explique-t-elle. L’incertitude est une source de stress, tant pour les patients que pour les personnes soignantes et les proches. Je vois un avenir où nous pourrons utiliser les mégadonnées pour permettre aux Canadiens de prendre part à certaines des conversations les plus difficiles de leur vie. »