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Institut de recherche Santé Bruyère

SOULAGER LA DÉTRESSE DANS LES MOMENTS LES PLUS ARDUS

Le Dr James Downar veut trouver de nouvelles façons de traiter la détresse causée par les maladies graves

James DownarAxée sur le confort et la qualité de vie, l’approche palliative des soins ne se limite pas aux symptômes physiques de la maladie. Elle englobe aussi les soins psychologiques, émotionnels et spirituels apportés aux patients et à leurs proches.

Le Dr James Downar, chercheur principal à l’Institut de recherche Santé Bruyère et chef de la Division des soins palliatifs de l’Université d’Ottawa, a constaté que les patients accordent de plus en plus d’importance à la qualité de vie plutôt qu’au temps qu’il reste à vivre.

À ses yeux, la détresse doit être prise avec autant de sérieux que la douleur et les symptômes physiques. Cependant, l’une des plus grandes considérations liées aux soins palliatifs et aux soins de fin de vie est le temps nécessaire pour que les médicaments ou la psychothérapie fassent effet.

« Non seulement nous devons être en mesure de cibler les patients qui pourraient bénéficier d’une approche palliative des soins, mais nous devons aussi nous doter de moyens pour les épauler dans certains des moments les plus pénibles de leur vie », explique le Dr Downar. « J’envisage un avenir où toute personne atteinte d’une maladie grave pourra voir sa détresse physique, psychologique et existentielle soulagée grâce à des traitements efficaces, opportuns et évolutifs. »

Lorsque le temps est compté


Et si les thérapies actuelles pouvaient donner des résultats plus rapidement? La stimulation magnétique transcrânienne répétitive est une intervention de stimulation cérébrale non effractive, qui s’utilise déjà pour traiter la dépression majeure, le trouble de stress post-traumatique et d’autres troubles anxieux et de l’humeur.


Chez Santé Bruyère, l’équipe du Dr Downar teste un nouveau protocole de traitement accéléré par SMTr sur cinq jours qui pourrait aider les patients souffrant de détresse psychologique. On observe déjà des résultats prometteurs chez les patients.
Dans le cadre de l’étude de faisabilité, la première à étudier ce traitement dans un contexte de soins palliatif, les patients atteints d’une maladie avancée ont connu une diminution spectaculaire de leurs symptômes de dépression ou d’anxiété, voire des deux, à peine quelques jours après le début du traitement.


« Voir cette possibilité d’aider nos patients dans un laps de temps aussi court est un premier pas dans la bonne direction », se réjouit-il. « Nos patients ont remarqué les effets positifs. Leurs proches ont aussi vu des changements. C’est le genre de résultats que nous voulons atteindre grâce à la recherche. »


Recherche de pointe sur les psychotropes


jeune femme en blouse aidant une femme âgée en fauteuil roulant

Autre première, l’équipe du Dr Downar mène la première étude au monde sur le microdosage de la psilocybine pour atténuer la détresse psychologique chez les personnes atteintes d’une maladie avancée.


Selon lui, les premiers résultats sont encourageants, mais il reste encore beaucoup à faire pour que tous les Canadiens puissent espérer un soulagement de leur détresse physique et psychologique à l’approche de la fin de leur vie.


« Nous avons encore beaucoup de chemin à parcourir, mais notre équipe avance à pas de géant dans la bonne direction », déclare le Dr Downar, aussi coprésident du Collectif de recherche pancanadien en soins palliatifs. « Les soins palliatifs sont encore un domaine relativement nouveau de la médecine, et nous repoussons chaque jour les limites dans le but d’apporter à chacun et à chacune confort et soins à chaque étape de sa vie », conclut-il.