Kevin Pottie, de Bruyère, pilote la création des lignes directrices sur la santé des sans-abri
19/12/2018
En novembre à Toronto s’est tenu le Sommet sur la santé des sans-abri organisé conjointement par l’Inner City Health Associates (ICHA) et l’équipe de recherche sur la santé des sans-abri de Bruyère. Venus de partout au Canada, des chercheurs, des experts en santé publique, des praticiens de soins primaires, des étudiants et résidents en médecine ainsi que des personnes ayant vécu l’itinérance se sont réunies pour débattre la question à savoir la façon dont les données probantes devraient influer sur la prestation des soins aux sans-abri au pays.
« Toutes les questions soulevées lors de ce sommet émanent des données probantes, qu’il s’agisse de données recueillies par la recherche ou par l’expérience personnelle », explique le Dr Kevin Pottie, clinicien et chercheur à Bruyère et l’un des principaux organisateurs de l’événement. « Nous voulons que les données scientifiques soient le fondement des lignes directrices sur la santé des sans-abri que nous proposerons dans quelques mois. »
Le Sommet était une tribune pour les divers groupes d’experts et les allocutions qui ont stimulé la prise de conscience au regard des défis qui touchent la santé des sans-abri au Canada.
Les panélistes Terry Hannigan et Dawnmarie Harriott, deux ex-sans-abri, ont fourni de précieux éclaircissements qui reposent sur leurs expériences de vie. Ils ont donné des conseils sur la façon dont les médecins peuvent entretenir des relations épanouissantes avec les patients sans domicile fixe, soulignant au passage l’importance de maintenir un contact visuel et de s’engager dans une écoute active. Ils ont également conseillé aux médecins de faire un suivi sur la santé mentale du patient, car une santé mentale déficiente peut très bien passer inaperçue.
Les étudiants Victoire Kpadé, Jean Wang et Syeda Shanza Hashmi se sont prononcés sur le rôle des jeunes dans le domaine des soins de santé pour sans-abri. Victoire, étudiante en première année de médecine à l’Université McGill, a demandé aux universités de donner aux étudiants plus d’occasions de s’investir auprès des populations défavorisées et des personnes qui ont vécu l’itinérance. Jean a mis en évidence les stéréotypes typiquement associés aux jeunes sans-abri et a expliqué que ce groupe devrait être considéré de façon distincte du fait qu’il possède des difficultés et des parcours de vie bien particuliers. Syeda a insisté sur le pouvoir qu’ont les jeunes d’invoquer le changement en misant sur la sensibilisation au sein de leurs départements universitaires et de leurs communautés.
Le Sommet constitue une étape importante dans l’élaboration de lignes directrices sur la santé des sans-abri. « Il va falloir bien plus qu’une communauté de médecins pour que cela fonctionne, affirme Kevin. Nous avons une solution : il nous faut la participation de tous, dès maintenant, pour joindre le geste à la parole. »