La recherche sur les transfusions sanguines oriente les pratiques entourant le traitement de la crise cardiaque
11/11/2023
Ottawa, le 11 novembre 2023.– Contrairement aux principes de transfusion sanguine généralement adoptés dans les établissements de soins de courte durée, les patients victimes d’un infarctus du myocarde, couramment appelé crise cardiaque, pourraient avoir besoin d’une stratégie transfusionnelle différente, selon une nouvelle étude de recherche.
L’étude, publiée aujourd’hui dans le New England Journal of Medicine, est le résultat d’un essai multinational auquel ont participé 3 506 personnes et qui visait à comparer les pratiques de transfusion de globules rouges chez les patients anémiques ayant subi une crise cardiaque. Si la stratégie transfusionnelle restrictive a été largement adoptée dans la plupart des établissements de soins de courte durée, il ressort de cette étude que les patients qui ont fait une crise cardiaque peuvent, au contraire, tirer profit d’une stratégie transfusionnelle libérale.
Les stratégies restrictives limitent la quantité de sang administrée par simple transfusion à une concentration d’hémoglobine plus basse (70 g/L) que dans les stratégies libérales, qui, elles, visent à maintenir une concentration supérieure à 100 g/L.
« Des recherches étalées sur plusieurs décennies ont montré que, dans l’ensemble, les stratégies restrictives réduisent de moitié les transfusions sanguines sans affecter les résultats tels que la mortalité dans les 30 jours suivant la transfusion », a déclaré le Dr Paul Hébert, chercheur principal à l’Institut de recherche Santé Bruyère et scientifique au Centre de recherche du CHUM, faisant référence à l’étude canadienne marquante qui a révolutionné les pratiques transfusionnelles dans les soins intensifs dans le monde entier. « Malgré cela, les patients qui ont fait une crise cardiaque ont toujours été un sujet de préoccupation particulier. Cette étude nous indique qu’il faut faire preuve d’une grande prudence lorsque l’on traite cette patientèle. »
« Les résultats de l’étude MINT sur l’ischémie myocardique et la transfusion sanguine indiquent qu’une stratégie transfusionnelle libérale peut améliorer les perspectives des patients anémiques qui ont fait un infarctus du myocarde sans leur causer de préjudices indus », a déclaré le Dr Jeffrey L. Carson, professeur distingué de médecine à l’École de médecine Robert Wood Johnson de Rutgers et chercheur principal de l’essai clinique.
Même si cette étude n’a pas établi avec certitude que d’avoir plus de sang c’est mieux, toutes les tendances indiquées dans les données suggèrent que les patients se portent moins bien avec une approche transfusionnelle restrictive. Il s’agit de la première étude à ce jour à faire état de préjudices aux patients transfusés dans un contexte de soins actifs. Elle indique en outre que les patients victimes d’une crise cardiaque qui sont également anémiques devraient recevoir plus de sang, et non moins, car cette pratique est probablement plus sûre.
« La conception robuste de cette étude multinationale fournit les données indispensables pour guider les cliniciens dans le traitement des patients anémiés à la suite d’un infarctus aigu du myocarde », a déclaré Dean Fergusson, Ph. D., maître de recherches et directeur scientifique adjoint de la recherche clinique à L’Hôpital d’Ottawa, et professeur à l’Université d’Ottawa.
L’étude « Restrictive or Liberal Blood Transfusion in Patients with Myocardial Infarction and Anemia » a été publiée aujourd’hui dans le New England Journal of Medicine.
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Personne-ressource pour les médias :
Jasmine Rooke
Gestionnaire des communications en recherche, Bruyère
Institut de recherche Santé Bruyère
JRooke@bruyere.org
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Cette recherche a été financée en Amérique du Nord par le National Heart, Lung, and Blood Institute et l’Institut de la santé circulatoire et respiratoire des Instituts de recherche en santé du Canada.