Le Dr Kiran Rabheru cherche à s’attaquer à l’âgisme dans les soins
09/10/2024
Comment pouvons-nous lutter contre les conséquences omniprésentes de l’âgisme dans les soins de santé tout en veillant à ce que les soins reposent sur le droit de vieillir en bonne santé et maximisent la qualité de vie dans tous les milieux de soins?
Le Dr Kiran Rabheru, professeur au Département de psychiatrie de l’Université d’Ottawa et nouvellement nommé chercheur principal à l’Institut de recherche Bruyère, étudie activement cette question cruciale.
Ses travaux portent sur la lutte contre l’âgisme au Canada en accordant la priorité à la voix et à l’expérience des personnes âgées dans toutes les sphères du réseau de la santé. Sous sa conduite, il fait progresser l’enseignement médical afin de mieux soutenir et protéger les aînés tout au long de leur parcours de soins, de leur domicile à l’hôpital.
En tant que médecin praticien, le Dr Rabheru constate fréquemment la marginalisation des personnes âgées. D’expérience, il remarque que cette clientèle est souvent mise à l’écart, même lorsqu’il s’agit de ses propres rendez-vous médicaux; les membres de la famille parlent en leur nom et les excluent de la conversation. Pour lui, c’est le symbole d’un changement sociétal plus large qui doit avoir lieu pour que les personnes âgées aient leur mot à dire dans leur prise en charge, à tous les stades.
« Lorsque nous adoptons une approche de soins qui prend appui sur les droits de la personne, nous plaçons la dignité, le respect, l’autonomie et la capacité d’agir des personnes âgées au premier plan », explique-t-il. « Ce principe doit être intégré dans la formation de tous les fournisseurs de soins de santé si nous voulons voir des changements significatifs dans la pratique. »
En collaboration avec le laboratoire Équité dans les systèmes de santé (EqHS), hébergé à l’Institut de recherche Bruyère, il voit une opportunité de lutter contre l’âgisme en misant sur l’éducation et les activités intergénérationnelles. Il plaide en faveur d’une approche holistique des soins qui tienne compte des facteurs médicaux, psychosociaux et culturels de chaque personne. En collaboration avec l’EqHS, il participera à des activités comme des programmes de mentorat, de la formation continue et des campagnes de sensibilisation du public afin de susciter un changement de paradigme dans la prestation des soins.
Le Dr Rabheru est également cofondateur et président de la Coalition canadienne anti-âgisme, un mouvement national de changement social visant à éliminer l’âgisme, et il copréside actuellement une nouvelle commission du Lancet sur les soins de longue durée. Il espère que des stratégies fondées sur des données factuelles permettront de mieux faire connaître les conséquences sanitaires et économiques de la marginalisation des personnes âgées et il tient à maintenir la dynamique de changement qui s’était manifestée pendant la pandémie.
« Il y a de nombreux objectifs et mandats de soutien aux personnes âgées qui sont interconnectés sur les plans local, national et international », déclare le Dr Rabheru. « Nous devons nous doter d’une approche multidisciplinaire pour nous attaquer aux questions complexes du vieillissement, et je me réjouis des possibilités de collaboration que nous avons ici, à Ottawa et ailleurs, et qui sont destinées à apporter des solutions en faveur des aînés ».