Les Sœurs de la Charité sont heureuses de passer le flambeau de leur mission et de céder leurs édifices et terrains qui sont déjà sous la gouvernance de Soins continus Bruyère (Bruyère). Le 20 février 1845, Mère Élisabeth Bruyère et ses compagnes arrivèrent à Bytown. C’est à ce moment que sa mission d’amour, de service et de compassion prit naissance — une mission encore vivante aujourd’hui. Depuis les années 1990, Bruyère a pris la gestion et l’entretien des édifices et des terrains, et cela, avec un très grand souci de vouloir poursuivre la mission d’excellence qui leur a été léguée.
Les Sœurs de la Charité d’Ottawa cèdent plus de 31 acres de terrain à Bruyère situés sur trois sites géographiques sur lesquels des édifices de Bruyère sont érigés.
Bruyère, sous le parrainage de la Société catholique ontarienne de la santé, maintiendra la catholicité et les valeurs chrétiennes dont il est l’héritier. Étant l’un des plus importants centres de santé du genre au Canada, Bruyère joue un rôle clé en ce qui concerne les besoins en soins de santé de la population malade et vieillissante — dans un environnement bilingue des soins continus complexes, de réadaptation gériatrique, de réadaptation à la suite d’un accident vasculaire cérébral, des soins de longue durée, ainsi que des logements abordables pour les aînés.
Bruyère vient compléter les soins prodigués dans les établissements de soins actifs en facilitant la transition entre les différents milieux de soins et, éventuellement, en favorisant le retour dans la collectivité de la population desservie. Bruyère s’efforce d’atteindre l’excellence et l’innovation grâce à l’enseignement, l’éducation et la recherche.
Alors que la Fondation Bruyère travaille sans relâche à amasser des fonds visant à changer les vies de la population malade et vieillissante de notre région, l’Institut de recherche Bruyère se concentre, pour sa part, sur la recherche centrée sur le patient et sur les services de santé tout en assurant l’harmonie avec les priorités cliniques de Bruyère.
Depuis plus de 172 ans, Bruyère évolue afin de répondre aux besoins croissants et changeants de la collectivité tout en s’assurant d’offrir des soins de qualité aux malades, aux plus vulnérables et à ceux et celles dans le besoin.
L’équipe de Bruyère est heureuse de prendre le flambeau de la mission de compassion des Sœurs de la Charité d’Ottawa et d’en perpétuer l’héritage. Allocution de Sr Rachelle Watier, supérieure générale Distingués invités,
Un jour, il y a 172 ans, une audacieuse jeune femme de 27 ans, Élisabeth Bruyère, planta un arbre géant. Devant le manque de services à Bytown, elle installe en l’espace d’un mois, la première école bilingue en Ontario, l’Hôpital Général, un foyer pour personnes âgées et un foyer pour enfants abandonnés. Aujourd’hui, nous sommes assis à l’ombre de cet arbre géant, de cet héritage colossal.
Pour l’occasion, j’ose effrontément paraphraser le texte de l’Écclésiaste : “Il y a un temps pour tout; un temps pour planter; un temps pour sarcler et renchausser; un temps pour laisser-aller, un temps pour léguer.”
C’est un jour de joie certes mais un jour de nostalgie aussi. Nostalgie pour ce petit hôpital que la fondatrice nous a légué et qui nous a dit d’en faire un hôpital où les pauvres seraient servis et où la compassion et l’amour du malade seraient lois. Nostalgie des bons moments de croissance professionnelle aussi.
C’est la joie qui est rendez-vous aussi aujourd’hui. Nous remettons un héritage précieux à des gens qui porteront plus loin ce legs et le feront fructifier. Nous assurons un avenir à notre passé.
Passer le flambeau? En quelque sorte, oui. En 1993, nous avions passé le feu, les allumettes de la gérance mais aujourd’hui, il faut tout l’encadrement nécessaire pour tenir le feu, le faire briller avec l’éclat de l’enthousiasme propre à l’âge moyen et à la jeunesse. C’est ce que nous faisons aujourd’hui. Nous vous passons tout le flambeau, le chalumeau et la protection du flambeau.
Pourquoi faire cela? La semaine dernière, Christopher Plummer en recevant le Lifetime Achievement Award a exprimé une des raisons majeures pourquoi aujourd’hui nous, les Sœurs de la Charité d’Ottawa, passons le flambeau. « I am old, I am dangerously old! When I was born I even uttered the words in Latin! » Vieille, pas moi, mes collègues, oui! Taquineries à part, l’âge est un facteur prépondérant dans la décision d’aujourd’hui.
Une autre raison qui nous motive à poser ce geste aujourd’hui c’est l’excellent travail qu’a fait Bruyère depuis 1993. Il a pris soin de notre mission et a géré les deux hôpitaux – l’Hôpital Élisabeth-Bruyère et l’Hôpital Saint-Vincent, les deux maisons de soins de longue durée – la Résidence Élisabeth-Bruyère et la Résidence Saint-Louis, avec doigté et professionnalisme. Il allait de soi qu’il fallait leur donner le plein leadership de cette institution qui fait non seulement la différence à Ottawa mais qui s’est établi une renommée internationale. Bruyère a fait ses preuves. Bruyère apporte aux vulnérables et aux malades des soins professionnels, certes, mais Bruyère apporte ce qui tenait tant au cœur de notre fondatrice : apporter une attention pleine d’affection et d’humanité, une attention qui guérit les cœurs et l’esprit. Entrer dans la peau du malade, l’empathie c’est la spécialité de Bruyère.
Bruyère a relevé de grands défis et n’a jamais plié bagages ou s’est laissé décourager devant les difficultés. Bruyère a toujours parlé avec fierté de la mission de la jeune Élisabeth.
Céder les édifices était un pas bien naturel. Mais il faut se souvenir que les édifices ne sont que du mortier et des briques froides. Ce qui compte, c’est ce qui se passe à l’intérieur, c’est le feu dans la cheminée.
Quand on vieillit, on fait des testaments et on lègue nos biens à ceux et celles qu’on trouve dignes de recevoir notre héritage. Quand on lègue un testament spirituel, c’est bien autre chose, il n’y a pas de prix immobilier rattaché à cela. On parle aussi dans un tout autre registre. Notre testament c’est notre mission. On lègue un testament spirituel seulement à ceux qu’on aime, à nos partenaires. Bruyère est ce partenaire qu’on aime. De plus, ils portent notre nom! C’est ce que nous léguons à Bruyère aujourd’hui : notre bien le plus précieux, notre mission et avec tout ce que cela comporte. Nous leur demandons de prendre soin de la flamme de notre mission, de la garder vivante.
Mère Bruyère vous laisserait un petit message dans cette petite histoire que voici. Elle est vraiment faite pour Soins continus Bruyère, une institution de santé qui prend soin de cas palliatifs et chroniques (disponible en anglais seulement).
A farmer had some puppies he needed to sell. He painted a sign advertising the four pups. As he was driving the last nail into the post, he felt a tug on his overalls. He looked down into the eyes of little boy. 'Mister,' he said, 'I want to buy one of your puppies.' 'Well,' said the farmer, as he rubbed the sweat off the back of his neck, 'These puppies come from fine parents and cost a good deal of money.' The boy dropped his head for a moment. Then reaching deep into his pocket, he pulled out a handful of change and held it up to the farmer. 'I've got thirty-nine cents. Is that enough to take a look?” 'Sure,' said the farmer. And with that he let out a whistle. 'Here, Dolly!' he called. Out from the doghouse ran Dolly followed by four little balls of fur. The little boy’s eyes danced with delight. As the dogs made their way to the fence, the little boy noticed something else stirring inside the doghouse. Slowly, another little ball appeared. This one was noticeably smaller. Then in a somewhat awkward manner, the little pup began hobbling toward the others, doing its best to catch up… 'I want that one,' the little boy said, pointing to the runt. The farmer knelt down at the boy's side and said, 'Son, you don't want that puppy. He will never be able to run and play with you like these other dogs would.' With that the little boy stepped back from the fence, reached down, and began rolling up one leg of his trousers. In doing so he revealed a steel brace running down both sides of his leg attaching itself to a specially made shoe. Looking back up at the farmer, he said, 'You see sir, I don't run too well myself, and he will need someone who understands.' With tears in his eyes, the farmer reached down and picked up the little pup. Holding it carefully he handed it to the little boy. 'How much?' asked the little boy. 'No charge,' answered the farmer, 'There's no charge for love.' The world is full of people who need someone who understand. There is no charge for love. Please, Bruyère, do not forget that it is love that make great institutions.
Voilà! Cette histoire poignante vous synthétise notre mission d’amour et de charité. Il n’y a pas de prix à l’amour. C’est cet amour que nous vous léguons. Prenez-en-soin. Acceptez le flambeau de notre mission et l’héritage de ces trois sites.
Sr. Rachelle Watier, s.c.o. Supérieure générale
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